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Violences sexistes et sexuelles au travail : faits, chiffres et sanctions

Les violences sexistes et sexuelles au travail : Les chiffres font état de 3000 viols au travail par an. Très répandues dans le monde du travail, les violences sexistes et sexuelles sont également très variées. Les faits rapportées ne sont pas anodins et, en tout état de cause, très loin de propos qui pourraient s'assimiler à une mauvaise blague ou de faits et gestes qui pourraient être imputés à des " dragueurs lourds " : outre les viols, on dénombre des " attouchements, obligation à regarder des sites pornographiques, confidences intimes, blagues qui ne font rire que ceux qui les formulent, agressions " diverses.
Malgré tout, ces violences restent le plus souvent impunies et " participent ... à une persistance des inégalités, en même temps qu'elles les génèrent ". C'est ce que révèle un article de Bastamag du 17 janvier 2012 qui rapporte un entretien avec Marilyn Baldeck, juriste et déléguée générale de l’Association européenne de lutte contre les violences sexuelles et sexistes au travail (AVFT) :
" Sur les 400 dossiers suivis en 2010 ... on relève 37% de harcèlement sexuel, 36% d’agressions sexuelles et 17% de viols ... Sachant que, dans la plupart des cas, il y a cumul d’infractions ... Dans 80% des cas, l’agresseur est un supérieur hiérarchique. Les 20% restant sont commis par des collègues. Tous les corps de métiers sont concernés : bâtiment, bibliothèque, consulat, groupe de cosmétique, café, secteur aéronautique, armée, ministères... font partie des nombreux secteurs répertoriés par l’association en 2011."
Selon Marilyn Baldeck, juriste et déléguée générale de l'AVFT " Les harceleurs agissent parce qu’ils ont une quasi-certitude d’impunité ... En 2009, il y a eu 78 condamnations pour harcèlement sexuel. Dont 25% cumulés avec des agressions sexuelles. » La définition même de l’infraction serait en cause car trop évasive. « La loi ne dit pas ce qu'est le harcèlement. Il est écrit : “ Le fait de harceler autrui dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle.” Mais les violences sont beaucoup plus larges que les comportements visant à coucher. Ce devrait être tout ce qui gâche la vie des victimes, peu importe l’intention du harceleur ! » Dans la législation européenne, dont la France est censée devoir s’inspirer, l’intentionnalité de l’auteur n’est pas requise. Les effets du comportement dénoncé peuvent suffire à caractériser l’infraction."
L'article s'achève sur quelques rappels des responsabilités encourues par les employeurs. Outre les mesures de prévention, " Dans le code du travail, il est précisé que l’employeur doit prendre des mesures pour prévenir le harcèlement et les agressions sexuelles et sexistes. « Et tout le monde a des prérogatives statutaires et légales sur ces questions, reprend Marilyn Baldeck. Le médecin du travail peut exiger de l’employeur qu’il trouve une solution. L’inspecteur du travail peut saisir le procureur et diligenter une enquête. Mais cela n’a jamais été une priorité et, en plus, ces deux corps sont en train de disparaître purement et simplement. »
Source : http://www.bastamag.net/article2050.html

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